garden center
décembre 3, 2009
Le jour et la nuit s’assemblent, mais la lumière ne déclinera plus et les globes ne brilleront pas davantage car une épaisse couche de neige recouvre ce paysage sans végétation apparente, hormis l’allée de jeunes platanes aux troncs luisants se prolongeant sur une seule charpentière, résultat d’une taille en cierge inconnue sous nos latitudes mais courante au sud des Balkans, particulièrement adaptée aux cimetières comme aux lieux solennels dont elle étire la majesté moins sévèrement que les ifs, tout en réduisant à presque rien la quantité de feuilles mortes en automne. La technique, compliquée, laisse supposer un horticulteur expérimenté, à la fois méticuleux et plein d’audace, mais affecté par sa vie d’exilé au point de recréer, petit-à-petit, les paysages de son enfance. Cette nostalgie qui n’exclut pas un fond de facétie, s’exprime encore plus en été, au travers de plates-bandes excentriques, à commencer par celles en demi-lune vers le perron, exclusivement tapissées de rhubarbe sauvage, une espèce relique du Rila bulgare dont il se fait envoyer des graines pour Nouvel An.