Hysteric automatic
décembre 1, 2009
Est-il plus belle chose que de vivre une vie d’immense courage et de laisser derrière soi les fleurs éternelles des victoires remportées ? Certains ont des projets similaires. On entend des rythmes, des battements, on lit des fragments, des répétitions, on voit bien qu’il s’agit de poésie, de danse, de combat, et que ceux qui font ça, y croient. Certains hurlent, d’autres chuchotent, on distingue souvent les mots « réalité », « corps », mais personne n’est capable d’exprimer ce qui le pousse à répéter les mêmes phrases, à reproduire les mêmes gestes, jusqu’à l’écoeurement. Il nous est impossible de démêler cette pelote de cheveux, de salive, de tissu, de fouets, de cables, d’ondes, de lanières de papier. Il nous est impossible de restituer les choses, comme les paroles, à leurs propriétaires légitimes, puisque personne ne s’est encore montré suffisamment misérable pour revendiquer la première place, l’espace d’une tête d’épingle, mais piqué dans la vie elle-même… D’où vient que, devant un tel lieu, apparaît toujours une silhouette de la taille d’un enfant, revêtue d’une tunique rose pâle et de chaussures blanches, reflet grossier d’une pureté que nous ne pourrons jamais nous empêcher de haïr?