en avant la musique
juillet 18, 2012
– salut du moineau à la moinelle –
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Il faudrait pouvoir entendre ce qui se passe dans un infirme. Ce boucan. Cette caverne des vents. Et plus bas, dans la pierre grise et froide d’un tel tombeau, comme une peau flottant seule dans le noir, l’effroi. Ce n’est pas mourir dont l’infirme a peur, tout le monde a peur de mourir. Ce qu’il appelle solitude, c’est l’enfance prise sous les rafales et les ronces. Savons-nous quelle guerre il mène pour relever la tête quand elle pend, savons-nous ce que représente pour lui tendre un bras, un bras d’oisillon en fil de fer, comme ça, dans la journée, quand d’autres montent dans leur automobile, dans le train, quand l’homme banal relève les grands défis, le travail, la famille, l’argent, plaire et dominer, et se promène du matin au soir avec des airs tourmentés, savez-vous ce que ça fait d’être réduit à si peu, à une telle impuissance alors qu’on a un lion dans la poitrine, mais que les forces manquent et que la vie se détériore, que les heures sont des jours, les semaines des années, et les rêves des morsures de chien, savez-vous ce que c’est que de subir, subir, subir !
Olive bégayait de toute son âme. Les mots lui venaient désarticulés, ils se formaient dans sa bouche au prix d’un effort total, chaque mot formé se dérobait, percutant le suivant, et la phrase heurtait ses dents comme un convoi de marchandises s’écrasant contre la butée d’un quai.
gracias amigo! & bécot
des bises d’oisillon mon poto, mon copain, mon frérot…