Alabama Bowie

juin 7, 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Aujourd’hui telle est ma profession de foi: une voie droite, un combat loyal, aimer ceux qui ont besoin d’amour, haïr ceux qui s’opposent à l’amour. Il n’y a qu’un dieu, et c’est l’homme; je suis prêt désormais à m’y consacrer tout entier… »

Pa Kin, Le secret de Robespierre et autres nouvelles

—- 0 —-

il faudrait s’entendre sur les développements de la tyrannie, comment ça se met en place avec le foutraque du parti mimique, tu en as qui nous bastringuent leurs conseils épiques, ils seraient filles ou fils, les filles d’abord pourquoi pas des filles, c’est du pareil au kif-kif quand il s’agit de se demander par où commence la tyrannie, pour comprendre le système des conseils, je veux dire le pluripartite, maintenant ils se promènent le bide à l’air pour faire œuvre, ils se recommandent du capitaine rimbaud sans majuscule ou du salopard baudelaire, c’est ce qu’ils veulent palper avant de crever, les chéris, le tronc des descendances, s’y insérer petites bites ou nibards, s’y planter fléchettes, ou de qui gigote encore sa margoulette, et puis ça gargarise démocratique, ce mot-là, démocratie, ne jamais en faire l’économie, tu rigoles ou quoi, il n’est pas question de s’en priver, tiens, tu savais que ça s’extrait à la pelle à neige, le porc-épic, et là, sans transition nette de l’élastique, il y aurait ce bouquin de Pa Kin, le chinois anarchiste, t’es qui, toi, qui lis Pa Kin en Alabama, en tenue de grand tétra, il y a un type qui lit ce genre de trucs révolutionnaires, mode survivaliste pas commode et très con, il pige pas deux briques à canon de morse, il pige pas mais il lit par contamination, il est là, assis devant son piège à sauvage, les bottes yéti, la tronche qui va avec, personne pour le voir sauf le connard langage qui pense à la place de tout un chacun, et puis ça, encore, il suffit que ça se mette en marche, à écrire, pour que la question du point de vue soit résolue, abolie, non mais tu rigoles, il y aurait la possibilité de se tirer d’affaire genre celui ou celle qui vous emmanche sans qu’aucune théorie, sans que rien de rien, pas le début d’une preuve, nib, zébu, ne vienne étayer l’hypothèse d’une voix au fond de la forêt, tu te rappelles ce film avec gosses courant comme des dératés dans les bois, le projet, le blairwitch, il fallait accepter la présence de sorcières, non mais pis quoi encore, des sorcières, et le tour était joué, top 50, box-office, c’est ce qu’ils nous infligent avec leurs livres fichus comme l’as de pique, on ne va pas faire front national seul contre tous et la musique au tablier de cuir qui te descend les champs élysées, gribouiilés minuscule, un marteau sur l’épaule, surtout pas ce genre de trous du cul et autres foutraques, mais quand même il faudrait voir à ne pas se foutre des gens avec ce qu’on raconte, je te dis ça, mais on en trouve d’aussi cons à la téloche, des qui causent la gueule ouverte, c’est bien le problème, il est là, le problème, c’est une question de gueule ouverte, on y voit les dents dedans, les dents, la bouche, laides en la bouche, les dents, comme dit celui des grenouilles Brisset, lui, on l’écrit majuscule, Brisset, avec un B comme baobab, comme on pourrait faire avec ce putain de porc épic, un totem, un dressé pour la nuit des temps, qui ne sait rien de la révolution, ni du souci démocratique, le porc-épic il en est à se planquer de truffe en Alabama, là, sous les feuilles de chêne tandis que ce mec lit Pa Kin l’anar chinois à voix haute, ou plutôt le récite en astiquant son bowie, pas le vairon gosilleur pop-machine, l’autre, le surin maousse, il le passe tranquille sur son futal camouflage au fond de son Alabama, un territoire, puisqu’on veut définir la chose, matrice de cette voix qui vient de nulle part, cette salope dont plus personne ne se demande ce qu’elle fout là, putain merde, mais qui parle, bordel de dieu, qui parle, tout le monde s’en fout, et la rose s’en fout, et la marche s’en fout, la marche de ce froc camouflage qui tiendrait tout seul tant la crasse le gèle, il y a ce trou, ce porc-et-pic qu’il va falloir sortir avec la pelle à neige, ou alors on irait poser des collets, plutôt des collets, c’est propre, et sauter sur ce cochon sauvage qui la joue turbine à hoquets machine rappeur éraillé de glotte politique à flinguer, les flinguer tous s’ils ne sont pas exemplaires, les étriper ces ordures de politicards, c’est ce que dit le bouquin au titre Robespierre machin etc… de Pa Kin, un truc du genre furieux avec l’amour en travers de la trogne, les aligner au mur rrrrraaaaattatatatata, ceux qui auront bougé un œil d’oreille, je te parle pas de troncher la domestique, je te parle de celui ou de celle, me cherche pas, ok, de celui ou celle qui aurait touché davantage que le smic, davantage qu’un coup de pied au cul pour services rendus à la patrie, tu veux quoi, en plus, qu’on te respecte député, qu’on te cire les pompes, qu’on te paie le lustre du royal républicain, va chier salope, va chier dans ta caisse à pouvoir, t’auras rien, tu n’as qu’à te dévouer à ta tâche, la mission on dit, la mission de se dévouer à ceusses qui crèvent au chomdu, la mission et rien d’autre, pas la moindre petit sucrerie durant l’exercice de la mission président ministre et trou du cul à ruban, rien de tintin et zéro limousine, le HLM, oui, le métro, oui, l’humiliation la merde à pompe, la merde à bras, la vie quotidienne des tout le monde machin, oui, mais le reste chantilly, jamais, ou alors ratatatatata, c’est un peu ça qu’il dit à voix haute dans sa tête chevelue pas lavée, couenne et œil, bouche à peine, sa couenne casquettée chasseur qui lit son Pa Kin l’anarchiste chinois dans une forêt du fin fond de l’Alabama, et je me demande bien comment il se fait que je l’entende, bordel de dieu, comment ça se fait, hein, qu’on entende ce qu’il baragouine dans ses fourrés, ce chasseur amerloque, et en françouze par—dessus le marché, il cause angliche mais ça s’entend françouze, personne ne trouve ça curieux, hein, et la voix qui derrière ça orchestre, le bidule qui rampe dans le fond, la chose dont on ne sait rien sinon qu’elle n’entretient aucun rapport avec le langage, et que pourtant, ici, rien d’autre ne compte, rien d’autre que de la traque avec ce qu’on a sous la main, lui et moi, ce chasseur qui lit Pa Kin et moi qui fais semblant d’avoir quelque chose à dire quand ça se met à gueuler, huiiii-huiiii-iiiii, et une fois encore on dit putain, mais tu vas la fermer ta gueule, sale connard, tu vas la fermer putain de merde, et à mesure qu’on lui voit écorcher la couenne du cochon, on sent que ça se met à descendre, à mollir, que ça s’enfonce le bowie, que ça défonce la gueule de ce bestiau et qu’enfin quelque chose est sur le point de se produire juste ici, maintenant qu’on continue d’écrire sans penser à rien, juste dans la tête blanche du porc-épic taillé de justesse au trou sableux, lui, oublieux, ne sachant pas ce qui se passe dehors vers les collets, ni le cochon sauvage qu’on étripe en récitant Pa Kin l’anar chinois au fond de cette forêt merdique d’Alabama, ni ci, ni ça, il paraît qu’il pleut des hectares de litres dans le coin, trois à cinq fois plus de flotte sous cette forêt qu’en pleine mer, je dis ça pour remplir, combler, ralentir ce qui est en train de se barrer avec le vital au sens propre, qui chie dans tous les coins, qui fait ce qu’on fait en pareille crevaison, tandis que ça se défausse maintenant au lieu de se laisser approcher, ça qui n’est rien d’autre qu’un accroc dans la toile à cirage, un putain d’accroc dans le cinoche mental qu’il va falloir chattertoner, goudron, gutta-percha, résine, maintenant que c’est fichu, que le cochon grille, et que ce qui aurait pu se produire derrière ce qui s’écrit, ou à travers, ou malgré, ne s’est pas produit

2 Réponses vers “Alabama Bowie”

  1. nrd said

    Heureusement qu’on a l’allocution Brisset pour leur mettre dans les dents ce sperme royal.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :